La charge mentale est un vrai enjeu de l’égalité femme-homme au sein du couple. Et comme il faut connaître son ennemi pour mieux le vaincre, (et non l’ennemi ici c’est pas ton mec 😜), je vais te présenter ici les différentes formes de charge mentale, pour que tu puisses mieux cibler quels points sont les plus difficiles à supporter pour toi, et lesquels sont facilement accessibles à ton mec pour te délester un peu.
Elle concerne la gestion de la baraque essentiellement. Faire le ménage, le linge, mais aussi anticiper les courses à faire, en fonction du planning, des allergies de chacun, faire un menu, penser à racheter du désinfectant et des pansements, ce genre de trucs petits mais nécessaire au bon fonctionnement de la maison.
Dès qu’on est dans une relation installée, bien souvent, on a envie de virer la capote, et le moyen de contraception qui remplace c’est un “truc de meuf” genre la pilule. Sauf que qui c’est qui doit surtout pas l’oublier tous les jours, penser à la racheter en temps et en heure, voire même à retourner chez le médecin renouveler son ordonnance ? Et vu les conséquences qu’il y a à l’oublier, la surcharge mentale grimpe en flèche !
Il y a des solutions : Il existe bien des contraceptions masculines : une pilule qui aurait pu être commercialisée, mais qui a trop d’effets secondaires sur ces messieurs (les mêmes que les nôtres hein, tu la sens l’injustice ?), la contraception thermique ou même, plus définitif, la vasectomie. Problème : on les a tellement habitués à ce que ça soit une préoccupation féminine que pour bon nombre d’entre eux, ça ne leur traverse même pas l’esprit.
Evidemment – la société se démerde bien pour foutre l’éducation des enfants sous la responsabilité de leur mère. Alors oui les stats montrent que les hommes passent de plus en plus de temps avec leurs gosses, mais c’est du temps de loisirs. Tout ce qui est moins marrant, genre les devoirs, les rdvs médecins, les autorisations de sortie scolaire, c’est maman qui s’y colle. Tu trouveras ici un article qui détaille ça.
Les femmes dans leur conditionnement de care se soucient de la santé de toute la famille : la leur, celle de leurs enfants, de leur parents, et de leur mec. Et lui ? Bah… même la sienne c’est compliqué. Combien de témoignages de soignants on trouve de mecs qui se retrouvent en consultations et ne savent même pas quels traitements ils prennent.
C’est les rendez-vous chez le médecin bien sûr mais c’est aussi faire de la prévention : manger bio, local, pas trop cher pour autant, sans additif, et j’en passe. La prévention ça passe aussi par penser ce que l’activité sportive de toute la famille soit suffisante, tant pour la santé physique que la santé mentale. Santé mentale qui est une de nos préoccupation également : on veut que toute notre petite famille soit heureuse.
Particulièrement chez les plus pauvres, c’est les femmes qui gèrent les finances. Exemple entendu y a pas longtemps : mon grand père m’a dit avoir demandé à ma grand mère si les finances étaient suffisamment bonnes pour qu’il plante son travail. Il n’en avait aucune idée. Elles doivent jongler entre les salaires, les allocs et leurs variations, et bien sûr toutes les factures, comment faire en sorte de bien manger pour pas trop cher, comparer les prix en magasin etc.
Ca génère énormément de ruminations et d’anxiété de devoir compter tout le temps, et de parfois devoir être celle qui dit non à un paquet de bonbon ou une sortie pour être sûr·es de tenir jusqu’à la fin du mois.
On est TOUT LE TEMPS jugées sur notre physique. Et ça occupe une place folle de se sentir pas assez ceci ou trop cela, de devoir avoir l’air professionnelle ou sexy ou sérieuse ou patati ou patata. trop grosse ou pas assez.
Les mecs quant à eux ? Un coup de brosse à dents et le monde s’en satisfait.
Très liée à la dernière, cette charge là consiste à devoir trouver des stratagèmes pour entretenir la flamme dans le couple, trouver du temps pour rester fougueux alors que t’as un taf-un gosse-un chien incontinent-un parent malade-un contrôle fiscal (raye la mention inutile), rester séduisante et donner envie de nous à notre Jules.
Une fois dans la chambre, c’est penser à quelle pratique fera la plus plaisir à l’autre, est-ce qu’on fait suffisamment, suffisamment bien, est ce qu’on devrait être plus cochonne, ou moins ? Autant te dire que pour le lâcher prise nécessaire à l’orgasme c’est bof bof.
C’est bien connu, les émotions c’est livré avec l’utérus (si tu sens pas le sarcasme va te moucher).
Plus sérieusement, dans nos conditionnements genrés, on nous a autorisées à être des êtres émotionnels, là où les hommes sont censés être raisonnables. Ce qui nous entraine à l’âge adulte de prendre soin de tout le monde, eux y compris.
Ca va de lui demander comment s’est passée sa journée, à penser à offrir un bouquet à sa tante la prochaine fois que vous y aller, en passant par ne pas vexer ta mère quand elle a fait brûler sa tarte. Toujours penser au bien être des autres à forcément un revers : celui de moins penser à soi et à son propre bien-être.
La charge mentale, c’est comme une coulée de boue : ça colle, ca s’infiltre dans tous les domaines de ta vie.
Maintenant que tu vois les différentes formes qu’elle peut prendre, tu vas pouvoir faire la liste des points les plus lourds pour toi, et discuter avec ton amoureux de la nécessité de partager ça un peu plus équitablement.
Parle lui de toi, et de comment ça t’impacte, mais tu peux aussi lui montrer que ca a été théorisé, qu’il n’est pas seul et donc pas coupable à proprement parler, mais qu’il peut faire partie de la solution à un problème gigantesque d’inégalités.
La charge mentale s’insinue dans tous les domaines de notre vie : le ménage, les émotions, la sexualité, la parentalité, la santé, la contraception, le travail..
En identifiant dans quels domaines elle est la plus pesante, puis en communiquant dessus avec ton conjoint. Il peut tout à fait prendre sa part dessus pour te soulager.
